EN QUOI CONSISTE LE SEVRAGE TABACOLOGIQUE ?
Il y a dans le cerveau ce qu’on appelle des récepteurs nicotiniques qui, quand ils sont activés, produisent des effets particuliers qui sont à l’origine de la dépendance. Le principe du sevrage consiste à remplacer la nicotine de la cigarette par une nicotine, à des taux moins élevés, que l’on va prendre par la bouche ou par voie transcutanée. Ainsi, la façon dont va pénétrer la nicotine dans le cerveau aboutit à un déconditionnement et non à un maintient de la dépendance. C’est un procédé qui a été largement prouvé et qui reste le traitement de première intention pour les fumeurs qui veulent s’arrêter.
L’accompagnement médicamenteux s’opère généralement sur 3 mois. Néanmoins, on comptera un an pour que le sevrage lui-même soit réussi. En effet, c’est le temps nécessaire pour que les risques de rechute soient significativement plus faibles.
On notera aussi que quel que soit le niveau de dépendance, le sevrage tabacologique est toujours possible. Un accompagnement psychologique peut être nécessaire pour déterminer le niveau et les causes de l’addiction au tabac.
QUELS BÉNÉFICES PEUT-ON TIRER DU SEVRAGE ?
Arrêter de fumer peut être bénéfique d’un point de vue social, économique mais surtout psychologique et physique. C’est une véritable sensation de liberté qui permet de retrouver une meilleure qualité de vie, d’énergie, de sommeil, de respiration. C’est aussi le moyen de récupérer ses sensations gustatives, sensorielles, son souffle, … bref, de mieux vivre.
LE SEVRAGE TABACOLOGIQUE EST-IL REMBOURSÉ ?
La tabacologie est devenue une vraie spécialité et les traitements sont remboursés. Pour cela, une prescription médicale devra être réalisée par un tabacologue, un spécialiste ou un médecin généraliste. Chacun d’eux sera en mesure de vous prescrire une substitution nicotinique qui se base à la fois sur des patchs, des gommes, des inhaleurs ou encore des pastilles sublinguales.
EN QUOI CONSISTE LE MOIS DU TABAC INSTAURÉ EN NOVEMBRE ?
Chaque année, Novembre est consacré à la sensibilisation du public fumeur. L’objectif est de les inciter à s’interroger sur leur propre consommation, d’essayer de la quantifier et de mesurer le contrôle qu’ils ont sur celle-ci. Pour ceux qui le souhaitent, il s’agit de démarrer une prise en charge tabacologique d’un point de vue médicamenteux mais aussi psychologique grâce à l’accompagnement des experts mis à disposition.
VAPOTER PLUTÔT QUE FUMER : UNE VRAIE BONNE IDÉE ?
Quand on vapote, la nicotine va arriver dans le cerveau à des taux très élevés, proches de ceux de la cigarette et non pas de ceux des traitements de substitution. C’est une alternative qui permet de limiter l’absorption des substances toxiques contenues dans la cigarette mais qui ne diminue pas sur l’effet de dépendance. Il s’agit éventuellement d’une première étape vers le sevrage et non d’un traitement de fond.
propos recueillis auprès du Dr Bruno DESBOIS, médecin généraliste, acupuncteur & tabacologue